MON PARCOURS

Parce qu’on me demande de plus en plus quel est mon parcours, et comment j’en suis arrivée ici, et parce qu’aujourd’hui je n’ai plus de gêne à me dévoiler telle que je suis.
Quand j’étais petite je m’étais mis en tête que ces ombres qui me fixaient dans la nuit n’avaient pas plus de pouvoir qu’elles pouvaient laisser transparaître. Et pourtant la peur et l’angoisse m’ont amené à laisser un temps de côté ces ressentis, pour mieux les retrouver par la suite.
Depuis toute petite j’avais un trop plein d’émotions qui débordait de mon cœur, et bien souvent ma sensibilité aux milles couleurs ne reflétait pas toujours mes pensées telles qu’elles étaient à l’intérieur.
Parce que les émotions dansaient si vite que j’aurai pu courir après la joie et la mélancolie, que la tristesse s’invitait déjà à la partie.
Vivre si intensément m’a valu bien souvent de l’incompréhension d’autrui, et de moi-même aussi, jusqu’à ce que je frappe à la porte de mon inconscient pour aller à sa rencontre et rouvrir les tiroirs encore restés à l’époque dans l’oubli.
J’avais choisi de vivre le pardon et la patience, pour mieux comprendre en profondeur ce qu’était la bienveillance.
J’ai croisé le chemin de la spiritualité face à la mer, même si j’ai compris plus tard que celle-ci faisait partie de notre quotidien depuis toujours.
Je me suis nourrie de livres et de savoirs, pour apaiser mon ego qui avait besoin de croire. Et quand mon cœur s’est reconnecté à son intuition, quand j’ai retrouvé mes yeux d’enfant et que je me suis ouvert à un langage plus profond, je n’ai alors plus ressenti ce besoin de tout déchiffrer et vouloir comprendre l’extérieur, parce que mon cœur était prêt à donner et à s’ouvrir de l’intérieur.
Mon chemin a alors pris un nouveau tournant, et les rêves qui m’assaillaient depuis l’enfance sont revenus me chercher en puissance. Les songes éveillés sont revenus me voir si souvent, mais cette fois j’étais prête pour recevoir ces bribes de vie à travers le temps.
Je me suis longtemps cherchée. Aujourd’hui encore rien n’est figé. Je fais partie de ces personnes qui ont besoin de nouveauté, et qui ne s’arrêtent pas à un chemin fixé ou prédéterminé.

Alors quand on me demande mon parcours je pourrais raconter qu’après un BTS d’assistanat trilingüe, je suis partie vivre en Espagne. Que j’ai repris là-bas mes études de psychologie tout en travaillant, et qu’à mon retour en France je me suis formée à l’hypnose ericksonienne puis sajece. Et je pourrai en rester là. Mais quand la peur du jugement s’est dissipée , j’ai pris conscience que mon parcours mon chemin de vie, ne se résumait pas à des diplômes ou des formations , mais plutôt à l’apprentissage de la vie elle-même, que ce soit dans nos rencontres, nos agissements ou nos remises en question, et des erreurs qui sont finalement des chances pour mieux avancer et suivre notre intuition.

Je me suis reconnectée récemment à Isis, moi qui avait un peu de méfiance face à toutes ces déités. Mais Isis m’a fait comprendre que mon chemin pour l’instant était autre, et même si elle m’accompagne, elle me laisse le temps de me retrouver. Je garde depuis longtemps beaucoup d’admiration pour les pratiques chamaniques. Et j’ai donc choisi de recevoir une initiation au Chamanisme.
Et petit à petit chaque soir les voyages au sanctuaire d’Isis, ou en compagnie de mes animaux de pouvoir, ou bien face à mon inconscient dans le noir, m’ont amené à voir les choses sous un angle plus grand.
Que ce soit par l’hypnose, la méditation ou le voyage chamanique, mon inconscient me ramène toujours au même endroit. Partager tout haut ce que mon cœur me chuchote tout bas. Alors j’écris. Je chante. Je ris. Et je pleure aussi. La colère monte parfois, et je respire alors plus doucement pour laisser s’éteindre la lave du volcan.
J’aime tellement apprendre et découvrir,mais j’ai choisi de ralentir le rythme. Et cela me demande du discernement et de l’introspection, pour laisser certaines choses en suspens pour mieux répartir mon énergie, pour ne pas m’éparpiller et me perdre.
Il y a encore peu de temps j’aurai trouvé cet écrit trop prétentieux, à dévoiler cette partie de ma vie et en pensant que cela n’avait aucun intérêt pour autrui. J’aurai même pensé: « mais pour qui tu te prends à raconter cela », et la peur que l’ego prenne la place m’aurait sûrement figé sur place. Je me serais surement dit que je n’étais pas légitime, et qu’on allait penser de l’extérieur que c’était de la frime.

Aaah ce fameux regard des gens, cette peur du jugement… et je vous mentirai aujourd’hui si je vous disais qu’elle est complètement partie. Mais je m’autorise à oser et à la dépasser chaque jour, pour mieux me concentrer sur la goutte d’eau que je peux apporter au monde plutôt que de me concentrer sur mon nombril.
Nous avons tous quelque chose à apporter au monde, d’une manière ou d’une autre.
Alors quand on me demande mon parcours j’ai du mal à le raconter. Parce que je pourrai raconter ma vie ou celle d’autrui, chaque âme m’apporte une dose d’apprentissage, de confiance, et d’amour pour m’aider à grandir et à rester en accord avec moi-même.
Notre parcours ne se résume pas; il se construit et se déconstruit chaque jour, notre chemin prend des virages et des tournants, au fur et à mesure que l’expérience de vie laisse son empreinte dans le temps.
Alors aujourd’hui je tiens à remercier toutes ces belles âmes qui chaque jour m’aident à avancer sur ce chemin, pour rester alignée avec mon être, sans rechercher réellement une fin. Sans chercher un but à tout cela. Juste en apprenant qu’on ne sait pas grand chose finalement, puisque tout est mouvement et bouge constamment, et que c’est peut être par là que la sagesse débute, en prenant conscience de notre impermanence, en gardant les yeux rivés vers nos rêves sans pour autant déformer la réalité qui en découle. Un parcours de vie, Un chemin vers l’équilibre, et surtout vers l’amour…

Marjorie

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